Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année, ainsi qu’à vos proches. J’espère que vous pourrez en profiter, seul-e ou entouré-e de celles et ceux que vous aimez, et que vous trouverez le repos avant d’entamer une nouvelle année.
Aujourd'hui, je pense particulièrement à nos compatriotes mahorais, qui tentent de survivre et de reconstruire après la dévastation semée par le cyclone Chido, qui les laisse pour beaucoup sans électricité, sans eau et sans nourriture.
En 2024, notre pays a vécu un séisme politique avec la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. Depuis le 7 juillet, nous attendons que le Président Macron reconnaisse les résultats des élections, et permette à la gauche de gouverner, avec un front républicain à l’Assemblée. En vain. Après la censure de Michel Barnier, son successeur François Bayrou maintient un grand flou sur la politique qu’il conduira. Sa nomination, pour continuer la même politique menée depuis 7 ans, est une trahison supplémentaire du vote des électeurs. Ce qui est sûr, c’est que l’alternance solidaire, écologique et démocratique n’est pas pour tout de suite. Notre devoir est de continuer de la préparer et, entre temps, de nous battre pour obtenir des avancées qui pourraient soulager ceux qui travaillent mais n’arrivent pas à boucler leur fin de mois et qui n’ont que les services publics pour patrimoine.
Face à une telle situation politique, il y a de quoi être dégoûté, désintéressé même. Je crois que beaucoup de Français sont en « burn-out » de la démocratie telle qu’elle fonctionne – ou ne fonctionne pas - dans notre pays. Changer encore de Premier ministre, ou même de Président, ne suffira pas à apaiser le mal : il faut engager une grande refonte de nos institutions et de notre démocratie, rouvrir les cahiers de doléances, recourir au référendum, changer de modes de scrutin, relancer des conventions citoyennes tirées au sort, reconstruire l’indépendance des médias… Je dis souvent que nous ne sommes qu’au Moyen-âge de la démocratie. Je le pense vraiment : nous avons encore beaucoup à inventer pour construire un système politique plus représentatif et faire en sorte que l’intérêt général s’impose face aux intérêts privés de quelques-uns.
En attendant, je me tiens à l’écart de la politique politicienne pour faire mon travail.
Au Parlement européen, j’ai eu l’honneur d’être nommée co-présidente de l’intergroupe contre la corruption. Je serai aussi parmi les négociatrices d’une directive européenne pour en finir avec la corruption des agents publics et des responsables politiques, qui est une offense faite aux peuples et mine leur confiance. La corruption est partout et je me battrai en faveur des mesures les plus strictes possible pour la prévenir et la sanctionner.
Cette semaine, j’ai aussi eu la grande émotion d’accueillir au Parlement européen les associations de femmes palestiniennes et israéliennes pour la paix que j’ai nommé au Prix Sakharov 2024 et qui ont terminé finalistes : Women of the Sun (Palestine) et Women Wage Peace (Israël). Elles incarnent cet engagement héroïque d’une partie de la société civile en Israël-Palestine pour maintenir le dialogue malgré le deuil et les souffrances, au milieu d’une guerre atroce qui, après les 1200 morts du 7 octobre, a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza, dont des milliers d’enfants. Women Wage Peace et Women of the Sun sont deux associations qui marchent ensemble depuis des années et le 4 octobre 2023, trois jours avant les attaques terroristes du Hamas, elles manifestaient côte à côte près de la bande de Gaza pour lancer leur « Appel des mères ». Depuis, leur détermination est restée intacte. Ces femmes veulent construire la paix et la justice pour leurs enfants. Elles se font intimidées, critiquées par les extrémistes des deux bords, mais rien ne les arrêtera. Elles demandent à leurs représentants de s’asseoir à la table de négociation et d’y être accueillies elles-aussi. Ce sont elles la solution, et non leurs dirigeants qui, de part et d’autre, font aujourd’hui l’objet de mandats d’arrêt de la Cour Pénale Internationale. Si vous le pouvez, aidez-les en suivant ce lien.
Sincèrement,
Chloé Ridel